L’Université catholique de Louvain a présenté ce jeudi à la presse quelques-unes de ses avancées en matière de recherche sur le tabac. Trois études ont été mises en avant.
L’une d’elles traite du syndrome de manque développé par les nouveau-nés, nés de mère fumeuse, au cours de leurs premiers jours de vie. Une autre fait état d’une cible thérapeutique potentielle dans le traitement du cancer du poumon le plus agressif. Et la dernière met au jour un facteur de déclenchement de la broncho-pneumopathie chez les fumeurs. Le Dr Véronique Godding a suivi 17 femmes enceintes fumant plus de 10 cigarettes par jour et 16 femmes enceintes non fumeuses, ainsi que leurs bébés respectifs jusqu’à cinq jours après leur naissance. Cette étude a démontré que les nouveau-nés exposés au tabagisme maternel durant la grossesse présentaient des symptômes de sevrage au cours de leurs cinq premiers jours de vie, tels que l’ont montré les examens neurologiques, le test d’éveil, les concentrations de cotinine ou d’autres données (un poids moins élevé à la naissance…). La pneumologue Sebahat Ocak est parvenue à identifier un gène anormal chez 46 patients souffrant de cancer bronchique à petites cellules (CBPC), le type de cancer broncho-pulmonaire le plus agressif. Ce gène baptisé FAK (Kinase de l’adhésion focale) contribue à la progression du cancer, a démontré l’équipe du Dr Ocak, qui a alors tenté de traiter des cellules issues de CBPC avec une drogue inhibant l’activation de FAK. Ce qui a eu pour effet de diminuer la prolifération des cellules cancéreuses, suggérant un effet anticancéreux de la drogue. La troisième étude, menée par le Pr Charles Pilette, partait de l’hypothèse qu’un déficit de production d’anticorps (baptisés IgA) – destinés à protéger nos muqueuses contre bactéries et virus – pourrait favoriser le déclenchement d’infections récurrentes chez certains fumeurs. Une première étude et une seconde encore en cours, ont déjà démontré que l’altération de la production des IgA est la conséquence de la production d’un facteur, baptisé TGF-béta. Celui-ci contrarie le transport des anticorps vers la zone où ils doivent agir. Et cela pourrait favoriser les infections respiratoires chez les patients atteints de broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO).
“Le Soir.be – rédaction en ligne – jeudi 27 mai 2010”